Réalisé et produit par Mohamed Sow
décembre 8, 2021
Mohamed Sow un melomane, passionné
Mohamed Sow est un mélomane dont l’amour pour les expressions artistiques en général, la musique en particulier, s’accompagne d’une passion saine et d’une connaissance fine … qui confèrent un crédit certain à ses analyses, observations et critiques. Avec lui, l’approche allie l’intérêt et l’utilité de dresser l’archéologie des œuvres musicales et le plaisir de savourer de succulentes anecdotes. Le tout, facilité par ses formidables aptitudes de conteur.
L’envol de ADAMA FAYE
L’hommage à la hauteur de l’immense contribution qu’a été celle d’Adama Faye, génie absolu de la musique, mentor discret pour beaucoup de ceux et celles qui ont écrit les plus belles notes de cette symphonie bien sénégalaise. Les philosophes, aussi, diront certainement un jour pourquoi les génies de la trempe d’Adama Faye préfèrent la lumière invisible de leur planète singulière aux succès factices d’un monde dominé et trompé par le clinquant des médiocres.
Le sublime podcast que consacre Mohamed Sow à Adama Faye contribuera peut-être à la mise en scène de cet hommage – nous le souhaitons vivement ! Le conte de Sow est riche de faits et de succulentes anecdotes. Il fait connaître de façon admirable le rôle qu’a joué celui que j’appelle « l’architecte » de ce qui tient lieu, depuis plus de quarante ans, de musique moderne sénégalaise, fidèle reflet d’un pays divers dans ses expressions culturelles (les Faye, rappelons-le, famille sérère, se sont forgé aux rythmes et sonorités de la Casamance où ils ont grandi).
Adama Faye a forgé une identité à la musique de notre pays en réussissant une belle symbiose entre des ressorts « traditionnels » et des apports « fécondants » de l’extérieur, pour reprendre une épithète chère au poète Léopold Sédar Senghor. A chacune des étapes de sa route, Adama Faye, l’architecte, a posé une brique de l’édifice qui est le sien. Et si on considère les années 1970 – avec les formations Système de Rufisque, le Kadd Orchestra, le Super Diamono – comme celles du premier grand chapitre de sa carrière, on peut dire, sans grand risque de se tromper, que c’est entre 1983 et 1985 qu’il pose, en différents musiciens et groupes les germes de la consolidation.
Il y a l’introduction de Nanette Ada qui porte la « recette » du chef Faye : définir le cadre, mettre tout ou presque en place pour que les notes des autres puissent être mises en relief. Avant, il y a eu Yow (1983) de Thione Seck dont le passage de la musique « traditionnelle » à celle dite « moderne » aurait été quelconque s’il n’avait pas fait appel Adama Faye.
Il fait franchir à Seck une étape, tout comme il fait passer à une autre dimension la musique du Super Etoile de Youssou Ndour. Il redéfinit celle-ci en y introduisant trois souffles essentiels, blues, jazz, funk, pour les marier aux rythmes et sonorités locales. Cela a donné les chef-d’œuvres que signalent Mohamed Sow (Diaraf, Nanette Ada, donc, Africa Deebeub, Awa Guèye, Ndobine. Il faut certainement mettre sur cette liste le sublime « Wagane », qu’il compose et sur lequel il fait apprécier son doigté aux claviers.
En 1985, avec Xiif, il fait passer Ismaël Lô d’un cadre ‘’artisanal’’ – ce n’est pas péjoratif – à une dimension élaborée et assaisonnée d’un peu de pop et de jazz – pour rappeler qu’il avait comme références musicales Herbie Hancock et Chick Corea. Il place aussi chez Demba Dia et Kiné Lam des compositions et des notes, comme pour dire qu’il n’était préoccupé que par le souci de faire faire aux musiciens avec lesquels il travaillait – et à la musique dans son ensemble – un bond en avant.
Mohamed Sow doit s’être dit, après le récit du parcours de ce musicien exceptionnel : « Maintenant vous savez ! » Adama Faye a été, pour paraphraser Aimé Césaire, de ceux qui ont décidé de rester à l’ombre pour jouer leur partition. Il rêvait, comme le rappelle Mohamed Sow, d’une « Académie musicale », une école qui lui aurait permis de transmettre et de former dans un cadre structuré et formel. Il n’y est pas parvenu, mais on peut se consoler en disant que cette académie fonctionne à ciel ouvert, comme un arbre planté en de nombreux artistes et groupes et dans des productions dont on apprécie, aujourd’hui plus qu’hier, l’exceptionnelle profondeur esthétique.
Texte de Aboubacar Demba Cissokho
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